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Ça plane pour le Colorado !


La légalisation de la marijuana remplit les caisses de l’Etat

Après un référendum historique en novembre 2012, le Colorado devint le premier Etat américain à autoriser la consommation de cannabis à des fins récréatives (son usage à des fins médicales y était déjà autorisé depuis 2001, et l’est également dans de nombreux autres Etats). S’ensuivit une année de travail afin de définir les diverses modalités de la nouvelle réglementation, telles que l’interdiction de consommation sur la voie publique, le recensement de tous les plants et l’octroi de licences de vente et d’exploitation par l’Etat.


En janvier 2014, les 350 magasins accrédités débutèrent officiellement la vente libre aux plus de 21 ans et en quantités limitées (28g pour un résident du Colorado ; 7g pour un visiteur).


Les taxes collectées aussi sont « high »


A l’heure du premier bilan, il faut bien reconnaître que la liste des bénéfices engendrés défendue par les partisans de la légalisation n’avait rien d’un pétard mouillé.


On pourrait même être tenté de dire, qu’au Colorado, l’herbe est plus verte qu’un an auparavant.


Selon les estimations, les taxes de 30% appliquées aux ventes de cannabis auraient rapporté près de 60 millions de dollars à l’Etat du Colorado en 2014. De ce montant, 40 millions sont d’ores et déjà destinés à l’enseignement public. Ironiquement, cet argent servira notamment à recruter des conseillers d’éducation chargés d’expliquer aux jeunes les dangers des drogues…


Le montant élevé perçu via les taxes pose même un problème inédit au regard de la Constitution du Colorado. Celle-ci fixe en effet un montant maximal d’impôts pouvant être perçus (en fonction de l’inflation et de la croissance démographique), et la loi oblige l’Etat à redistribuer tout surplus à ses contribuables. Chaque contribuable pourrait ainsi se voir verser $7.63, à moins que le Colorado ne décide d’exclure les recettes issues des taxes sur la marijuana du calcul de ce montant maximal d’impôts.


Les autres retombées positives de la légalisation du cannabis incluent la création de nombreux emplois (15 000 personnes travaillent dans le secteur, en tant que vendeurs ou cultivateurs) et une augmentation du tourisme. Sans compter les nombreux jobs auxquels la légalisation bénéficie indirectement, tels que les électriciens ou les fabricants de serres. Par ailleurs, le taux de criminalité dans l’Etat n’a nullement augmenté. Au contraire, il aurait même diminué de 10% selon le FBI.


« Cash-nnabis »


Tout n’est pas rose pour autant pour les « ganjapreneurs », les entrepreneurs actifs dans la production et la vente de marijuana. Ceux-ci se trouvent confrontés à un problème de taille : les banques leur refusent l’ouverture d’un compte.


La marijuana reste en effet illégale au niveau fédéral et, étant soumises aux règles de l’Agence Fédérale Bancaire, les banques craignent d’être accusées de blanchiment d’argent en acceptant des dépôts de cash issu de la vente de cannabis.


Les producteurs et vendeurs se voient donc contraints de régler l’ensemble de leurs transactions en cash, devant ainsi parfois transporter plusieurs centaines de milliers de dollars dans des sacs en papier afin d’aller régler leur facture d’électricité ou de payer les taxes fédérales. Cette situation profite par contre bien aux entreprises de sécurité/protection personnelle, dont certaines ont vu leur chiffre d’affaire multiplié par 40 au cours des derniers mois !


Nul besoin d’avoir fumé la moquette pour conclure que d’autres Etats pourraient se laisser convaincre de suivre les traces du Colorado.



Et dans les autres Etats ?


En novembre 2014, les électeurs des Etats de l’Oregon, l’Alaska et Washington D.C. se sont également prononcés en faveur de la légalisation lors de référendums. Cependant, Washington D.C. ayant un statut de « district » et non d’Etat, le Congrès dispose de la capacité de s’opposer aux résultats du référendum sur ce territoire et exercera fort probablement cette capacité.

L’Alaska a quant à elle fait entrer en vigueur ce 24 février 2015 la loi autorisant la vente et la consommation récréative, rejoignant ainsi le Colorado et l’Etat de Washington.

Le dilemme de l’Uruguay

Lors de son discours d’investiture début mars 2015, le nouveau président de l’Uruguay, Tabaré Vasquez, a affirmé clairement sa volonté de renforcer les mesures touchant à la prévention et au contrôle de la consommation de drogue dans son pays. Son prédécesseur, José Mujica, avait en effet introduit la légalisation du cannabis (sous contrôle de l’Etat) en mai 2014, dans le but d’enrayer le trafic de drogue et de protéger son pays de la montée en puissance des narcotrafiquants en Amérique latine. Alors que la mise en place de cette nouvelle loi se heurte à diverses difficultés, le nouveau président - médecin de formation - se montre préoccupé par le problème de la santé publique et veut faire de la lutte contre le trio infernal drogue-tabac-alcool une des priorités de son mandat.




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