Subprimes, le retour
- Florent H.
- 11 sept. 2016
- 2 min de lecture
La crise financière de 2008 a été, comme tout le monde le sait, précipitée par la crise des subprimes, ces crédits hypothécaires au rabais, de mauvaise qualité. L’engrenage infernal de la titrisation, avec son lot de MBS, CDO et autre CDS, a fait le reste et plongé le monde de la finance dans une descente aux enfers sans précédent. Aujourd’hui, moins de 10 ans plus tard, les prêts subprime refont surface, sous une nouvelle forme.
Les Subprimes Automobiles
Remplacez le crédit hypothécaire par un prêt automobile, abaissez toutes les conditions de solvabilité, et vous obtenez les subprimes des années 2010, dits subprimes auto-loans. À la suite du désastre de 2008, les institutions financières se sont mises en quête d’une nouvelle opportunité d’investissement, un produit qui pourrait de nouveau être découpé en tranches et servi aux investisseurs. Les obligations adossées à des crédits automobiles subprime — entendez donc, des prêts accordés à des emprunteurs à risques — ont commencé à représenter une opportunité tant pour les investisseurs à la recherche de rendements élevés que pour les institutions qui les leurs vendaient.

Partant du principe que, culturellement, les Américains paieraient dans tous les cas pour leur voiture, ce marché s’est rapidement emballé, avec l’arrivée de nouveaux acteurs spécialisés dans les prêts subprime avec des scores de crédit extrêmement faibles, ou pas de score du tout. La principale préoccupation était que ces sociétés abaissent encore un peu plus leurs standards, dans leur quête de parts de marchés et de profits rapides.
Retards de paiement
Mais désormais, les choses prennent une tournure moins optimiste. En effet, l’agence de notation Fitch a mis en garde contre une explosion du taux de retards de paiements, qui a atteint un seuil jamais vu depuis 1996. Les emprunteurs affichant un retard de plus de 60 jours représentent désormais plus de 5 % des prêts automobiles. Les taux de retards enregistrés par les nouveaux acteurs, opportunistes, sont même de 10 %, voire 20 %. Ces mêmes entreprises qui, à outrance, ont misé sur les crédits subprimes automobiles et massivement investi le marché des auto asset-backed securities (ABS). S’il ne s’agit encore que de retards, et que les défauts ne donnent pour le moment aucun signe d’inquiétude, il sera intéressant d’observer l’évolution de ce marché des crédits auto subprimes.

Apprend-on de ses erreurs ?
Enfin, bien que les proportions soient largement moindres que lors de la bulle immobilière, et qu'un éclatement que laisse craindre la recrudescence des retards de paiements ne soit probablement pas catastrophique pour la stabilité du système financier, on peut relever de nombreuses similitudes avec un passé pourtant pas si lointain, mais peut-être déjà oublié par certaines firmes à risque.
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