Trump | Roi du monde
- Florent H.
- 9 nov. 2016
- 2 min de lecture

Il y a des matins plus difficiles que d’autres. Des atterrissages brutaux. On se réveille, l’esprit embrumé, et on voit défiler les messages d’incompréhension sur les réseaux sociaux. De là, on comprend, on constate. Donald Trump vient d’être élu président des Etats-Unis d’Amérique. Un scénario qui, à peine quelques heures plus tôt, semblait complètement farfelu. Comme l’était le Brexit. Mais les résultats ne peuvent mentir.
Dans les rues d’une ville belge, pourtant lointaine et détachée de la réalité américaine, le silence est pesant, lourd. Il règne comme un malaise lancinant. Comme si nous étions en partie responsables de ce qui vient de se produire. Pourtant, les voitures roulent, les parkings sont remplis, le café est servi. La Terre continue de tourner. Un jour comme les autres.
Peu avant 9h, heure belge, l’état du Wisconsin attribuait ses 10 Grands Électeurs au candidat républicain, lui assurant ainsi la victoire. Il franchissait alors le seuil des 270 Grands Électeurs nécessaires. Au cours de la nuit, tout ce qui pouvait jouer en faveur de Donald Trump s’est produit. Etat après état, tout semblait converger vers cet inexorable verdict final. La clé du succès dans une élection présidentielle américaine est rendue par une poignée d’états seulement, les fameux « swing states ». Tantôt démocrates, tantôt républicains, ce sont ces états indécis qui déterminent le résultat final. Et Donald Trump a pratiquement fait le Grand Chelem dans les swings states. Pour avoir ne serait-ce qu’un mince espoir de l’emporter, il ne pouvait perdre dans aucun état-clé. Il n’avait droit à aucun faux pas, et n’en a commis aucun.

On qualifiait volontiers (et à raison) la victoire de Justin Trudeau aux élections canadiennes de coup de maître stratégique. Tout gênant qu’il soit, le succès de Trump en est un autre. L’homme d’affaire New-Yorkais a su se montrer subversif tout au long de sa campagne, et ce depuis les premiers jours des primaires républicaines. Dans une Amérique empêtrée dans la politique politicienne, sa victoire est le témoin d’une colère populaire. Une protestation contre la machine de Washington et le politiquement correct. À sa manière, il aura su « disrupter » la politique américaine. Avant d’être imité en Europe ? En France, les présidentielles de 2017 s’annoncent d’ores et déjà comme un combat contre le Front National. Un peu partout sur le vieux continent, les extrêmes montent en puissance et ne sont contenues que par le barrage des partis démocratiques, préférant unir leurs forces face au danger. Mais combien de temps ce cordon sanitaire tiendra-il encore?
Bref, quoi que l’on puisse en dire ou en penser, il faudra se faire une raison.
Donald Trump est président des Etats-Unis.
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